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Burn-out et dérives : halte aux gourous et aux fausses infos !

Dernière mise à jour : 2 févr.

La fin des années 2010 a vu se populariser l'emploi du terme "burnout", avec une reconnaissance récente, classé par l'OMS comme "phénomène lié au travail" ou encore comme syndrome. Ainsi, le burn-out n'est pas identifié comme une maladie, mais un phénomène qui recouvre plusieurs signes physiques, cognitifs, émotionnels.


Le Burn-out, un inclassable polymorphe propice aux confusions


D'autres instances demandent une classification du burn-out comme maladie mentale et non uniquement professionnelle. En effet, pour nombre de psychologues dont Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak, de l'université de Louvain, le syndrome d'épuisement peut également être parental ou lié à d'autres situations personnelles à l'instar du rôle d'aidant.


Que comprendre dans cette tendance de société à produire toujours plus, toujours plus vite, dans un rythme effréné, quitte à broyer les individus ? La recherche de sens est encore très présente dans les esprits, particulièrement pour les personnes qui sont confrontées à la brutalité du burn-out.


Et force est de constater que ce type de profils attire les personnalités de gourous sauveurs... C'est l'objet de cette mise au point !


Le Burn-out : priorité aux médecins et psychologues avant les approches complémentaires


Depuis quelques années, certains discours fleurissent sur les réseaux sociaux : thérapeutes en tout genre (dont des naturopathes, oui, bien sûr, "tous les naturopathes ne sont pas les mêmes", j'en sais quelque chose!) proposent d'identifier et de se libérer du burn-out, façon baguette magique. On y voit souvent un mélange de termes avec confusion entre dépression, troubles anxieux, surmenage et épuisement. Or, remettons les choses au clair :


- Le diagnostic de burn-out est posé par un médecin. Il demande un examen médical et parfois des analyses plus poussées en fonction de l'impact physiologique et du degré de sévérité de l'épuisement.


- La prise en charge du côté santé mentale est avant tout assurée par un psychiatre ou psychologue. Le psychiatre peut prescrire une médication, le psychologue assure la tenue de consultation pour l'aspect psychopathologie.


Le Naturopathe intervient en complément du suivi médical et psychologique, pas en remplacement !

Méfiance alors si on vous promet grâce à un programme ou un coaching de "traiter" anxiété, dépression et épuisement liés au burn-out ! Cela n'est tout simplement pas réaliste, quand bien même la personne est animée par les meilleures intentions. Chacun son métier.


En revanche, le naturopathe ou praticien peut être renseigné sur les tenants et aboutissants physiologiques et psychologiques du burn-out afin de s'inscrire dans une complémentarité vertueuse grâce à des outils qui lui sont propres.


Quels sont les champs d'action dans les approches complémentaires ?



Naturopathie et burn-out : régulation du stress, alimentation et hygiène de vie


La naturopathie peut évidemment jouer un rôle très positif dans la prévention et l'accompagnement complémentaire du burn-out, si elle se place en complémentarité et non dans une toute-puissance qui n'a pas lieu d'être.


Bien conseillée, elle peut apporter :


- Des éléments pour réguler le stress grâce à des outils de respiration, visualisation, méditation, techniques de sophrologie

- Des informations utiles pour mieux s'alimenter afin de gagner en énergie, de limiter l'inflammation, de repérer des habitudes inadaptées

- Des bases concernant l'hygiène de vie, l'organisation du travail et du repos, l'activité physique et la prévention de la sédentarité

- Des conseils en supplémentation qui tiennent compte des traitements existants et ne cherchent pas à remplacer une prescription médicale.


La différence est de taille entre cette approche raisonnée et certaines propositions farfelues qu'on peut trouver.


Ces dérives qui cherchent de façon trompeuse à ériger les approches complémentaires en alternatives au suivi médical, voire en méthodes infaillibles sont malheureusement fréquentes. Naturopathie et développement personnel sont devenus des lieux communs censés être garants de la santé mentale et santé tout court, repris à leur compte dans le monde de l'entreprise.


L'effet pervers étant que si avec toutes ces ressources, vous allez encore mal... C'est forcément votre faute, non ?


Burn-out : dérives d'entreprise et du développement personnel


Dans un monde orienté vers la performance, il n'est pas rare de rencontrer des slogans du type "no pain no gain", "on ne lâche rien", "il faut sortir de sa zone de confort", "soyez la meilleure version de vous-même"...


Cela est présent dans le monde de l'entreprise mais aussi du développement personnel. Nous sommes à invités à être toujours plus épanouis et dans le même temps en réussite perpétuelle. Il faudrait tout traverser avec positivité, enthousiasme, énergie... Il n'y a pas de place pour la neutralité, le repos, le rien. Ou le moins bien.


Ce type de discours est présent dans le monde de l'entreprise qui est orienté vers la productivité et la recherche du profit, mais aussi dans celui du développement personnel. Cela vous étonne ? Et pourtant... Sans distance et réflexion, les thèses relayées par le milieu du développement personnel peuvent devenir toxiques, particulièrement dans l'appréhension du burn-out.


Vouloir réussir à tous les niveaux de sa vie, y compris son état d'esprit et sa spiritualité, en voilà des sources de pression ! Bien sûr, il n'est pas question de dénigrer la totalité des idées défendues mais bien une frange qui ne replace pas le rôle du développement personnel en regard de celui du suivi médical, et qui manque sérieusement de nuance.


Pour éviter ces dérives, quelques conseils :

- Parlez-en à votre médecin

- Ne vous fiez pas à un seul profil instagram qui vend un programme avec des promesses juteuses

- Mettez à distance les solutions toutes faites et culpabilisantes.




Des questions ? On en parle en commentaires :)






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